Tourisme et Loisirs au Père Hilarion
Joseph Lesage et le Journal
" Le Mouchoir "
Joseph Lesage est né à Moret-sur-Loing en Seine et Marne. Il était le second de huit enfants de Georges et Claire Lesage.
Après une enfance heureuse et le collège, il va à l’école des Arts Décoratifs qu’il termine avec mention. Il se spécialise en aquarelles et eaux-fortes en couleurs ; technique toute nouvelle à l’époque et extrêmement difficile.
En 1906, sur la demande du professeur Foucart, il se rend en Egypte pour faire des relevés des fouilles françaises dans la Vallée des Rois. Ensuite il va voyager. De tous ces voyages il apporte des peintures qui sont exposées à Reims, Lyon, Marseille mais surtout à Paris, ce qui lui vaux d’être accepté par le fameux Salon des Artistes Français. C’est le début d’une belle carrière.
En 1910, Joseph se mari avec Mimy Cheysson, le couple s’installe à Marseille. Joseph est un travailleur acharné, il a beaucoup de succès et arrive à très bien nourrir sa petite famille.
En 1914 la guerre éclate. Joseph a 30 ans et est le père de deux petites filles. Etant réserviste il est appelé au front, dans la 73ème Division (II ème Armée), qui plus tard de par son courage, gagnera son surnom Les Loups du Bois le Prêtre. Joseph y sera téléphoniste pendant quatre ans.
Après le premier choc de la bataille Joseph reprend crayons et pinceaux. Ses dessins sont publiés dans des journaux officiels (Le Bulletin des Armées, Rire, Le Front).
Le Mouchoir est un bimensuel et cela oblige Joseph à produire constamment des dessins. C’est une lourde tâche mais psychologiquement ce sera pour lui une sorte de bouée de sauvetage durant ces terribles années de guerre. Les légendes des dessins et les textes sont souvent pleins d’humour et remplis de jeux de mots afin d’échapper a la censure et d’informer ainsi les soldats mais aussi leurs familles. Il y a eu à peu près 200 journaux des tranchées au total, à divers moments
Le Mouchoir survécu jusqu’à la fin de la guerre ce qui lui permet d’occuper une place spéciale parmi les journaux des tranchées. En 1915 il fonde avec ses amis, l’abbé Ledain et A. Bray le journal des tranchées « Le Mouchoir ». Le nom est choisi ici pour son double sens, Le Mouchoir étant une partie du Bois le Prêtre et ensuite parce que le mouchoir sèche les larmes, ce qui était le but des trois amis. Au début la petite imprimerie est installée dans la Maison Forestière du Père Hilarion, qui était également le Central Téléphonique.
Joseph Lesage a été blessé deux fois légèrement. Il a survécu pendant 4 ans sur le front mais il est mort trois semaines avant l’Armistice le 19 Octobre 1918, victime de la grippe espagnole. Son frère aîné, Henri, avait déjà perdu la vie trois mois auparavant. Joseph laissa sa femme Mimy avec trois petites filles : Jehannette, Annie et Jacqueline..
Les premiers numéros du Journal des tranchées "Le Mouchoir" ont été réalisé dans le sous sol de la maison forestière du Père Hilarion.